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Le lien entre notre microbiote intestinale et notre thyroïde

Dernière mise à jour : 22 janv. 2021

Notre microbiote intestinal refléterait l’état de santé de notre thyroïde, selon une étude chinoise, qui met en évidence un lien entre sa composition et le risque de nodule et de cancer thyroïdiens. Un premier pas vers la mise au point de probiotiques potentiellement utiles ?

Les maladies de la thyroïde sont en constante progression, surtout chez les femmes. Estrogènes, indice de masse corporelle, radioactivité, origine ethnique ou encore consommation élevée d’iode… les facteurs de risque sont nombreux. Les individus qui en souffrent présentent un déséquilibre des hormones thyroïdiennes, tant au niveau de leur taux dans le sang que de leur fonctionnement ; or ces hormones peuvent influencer la composition du microbiote intestinal. A l’inverse, ce dernier peut intervenir dans les échanges de messages hormonaux entre l’intestin et le cerveau. De précédents travaux ont d’ailleurs établi un lien entre le microbiote intestinal d’une part, et certaines maladies thyroïdiennes auto-immunes (thyroïdite d’Hashimoto et maladie de Basedow*) d’autre part. Quid des nodules et les cancers thyroïdiens ?

Des malades au microbiote plus riche

Pour le vérifier, une équipe chinoise a analysé et comparé la composition des selles de 74 personnes : 20 souffraient d’un cancer de la thyroïde, 18 présentaient des nodules et 36 étaient en parfaite santé. Les résultats montrent une plus grande richesse bactérienne intestinale chez les individus affectés par une maladie thyroïdienne par rapport à ceux des personnes indemnes. Les malades hébergeaient par ailleurs moins de Lactobacillus, impliqués dans la conservation du sélénium dans l’organisme, un oligo-élément indispensable au bon fonctionnement de la thyroïde, et de Butyricimonas, producteur de substance ayant des effets bénéfiques sur le tractus intestinal. D’autres bactéries étaient, en revanche, plus abondantes : Neisseria et Streptococcus en cas de nodules, auxquelles il faut ajouter Clostridium en cas de cancer. Ces espèces joueraient un rôle dans le fonctionnement de la thyroïde et le développement de ses troubles, suggèrent les auteurs.

Des marqueurs bactériens utiles

Ces derniers ont également observé un lien entre l’abondance de certaines espèces bactériennes et les taux de TSH (thyréostimuline) et de T3 (triiodothyronine), deux hormones qui signent la présence éventuelle de troubles thyroïdiens. Néanmoins, impossible encore d’expliquer si les désordres thyroïdiens observés entraînent un microbiote spécifique, ou si certaines espèces bactériennes déclencheraient ces pathologies. Autant de découvertes qui pourraient faciliter le diagnostic des nodules et des cancers thyroïdiens et conduire au développement de probiotiques utiles à leur traitement, espèrent-ils.

*deux maladies auto-immunes dues à l’attaque de la glande thyroïde par le système immunitaire, qui la considère étrangère à l’organisme. La thyroïdite d’Hashimoto est caractérisée par une hypothyroïdie ; la maladie de Basedow par une hyperthyroïdie.

Sources :

Zhang J et al. Dysbiosis of the gut microbiome is associated with thyroid cancer and thyroid nodules and correlated with clinical index of thyroid function. Endocrine

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